Le Haut Mal c’est le nom qu’on donnait à l’épilepsie au Moyen Âge.
L'Ascension du Haut Mal c’est l’histoire d’une famille au milieu des années soixante.
La famille Beauchard, frappée en 1964 par cette maladie qui atteint Jean-Christophe, l'aîné des frères, à l'âge de sept ans.
Cet ouvrage retrace le quotidien de cette famille, des prémisses de la maladie à la vie de David, l'auteur, aujourd'hui.
A l'époque, l'épilepsie est encore méconnue et les remèdes le sont encore plus.
Les parents, désarçonnés et réticents face à la proposition de l'intervention chirurgicale sur leur fils, feront de multiples tentatives pour soigner celui-ci et faire reculer sa maladie... Macrobiotique, vie communautaire, médiums...
Toutes les solutions, même les plus douteuses seront envisagées...Ils iront de déception en déception. On oscille entre périodes de doutes et d'espoir...
Mais cette bédé, c'est aussi et c'est surtout la vie intérieure de Fafou (alias Pierre-François, alias David B) face à cette terrible épreuve.
A travers ses visions oniriques, il nous relate sans complexe son vécu personnel, son mal-être. Une sorte de lâcher-prise, un exutoire...
On navigue entre le présent et les souvenirs passés, le monde des morts et des vivants...On perçoit toute la dualité de Fafou et de David B finalement.
Mes ressentis sont assez partagés sur cette bédé...Quelques longueurs et quelques pensées m'ont fait perdre un peu le fil parfois.
En fait, je ne saurai dire concrètement quel en est le thème: est-ce l'histoire de la maladie de Jean-Christophe? Est-ce une saga familiale? Est-ce une introspection de la vie de David B? Certains détails comme ses problèmes de couple m'ont semblés futiles voir indécents dans cet ouvrage...
Mais ce n'est pas si évident de voyager dans le monde de quelqu'un d'autre!
Je retiendrai cependant deux aspects qui vaillent la peine de se pencher dessus: les illustrations et les dédicaces de la soeur cadette.
Les visuels en noir et blanc sont bluffants, magnifiques. Les personnages et démons apparaissent et se multiplient dans les pages en nous plongeant dans l'univers fantasmagorique des pensées de l'auteur...Un voyage assez morbide et inquiétant parfois...
La dédicace de Florence (préface et postface), la cadette de la famille, m'a touchée...Plus que le texte même de David.
Est-ce le fait d'assimiler que cette histoire relate un vécu bien réel? Est-ce l'émotion qui se dégage de ses lignes lorsqu'elle parle de Jean-Christophe et de son enfance?
Je ne sais pas...Mais j'ai pu ressentir par ses mots la douleur que lui ont procuré ces souvenirs...
J'ai commencé, j'ai arrêté, j'ai repris...Mais j'ai fini par lire l'Ascension du Haut Mal.
Interview de David.B